L’Union populaire italienne, 1937-1940: une organisation de masse du parti communiste italien en exil
di Éric Vial
Roma, Ecole Française de Rome, 2007.
Ecole française de Rome
pp. 461
€ 51,00
ISBN 978-27-2830-756-2
Créée en mars 1937 et disparue dans la tourmente de juin 1940, l’UPI, satellite du PCI en exil destinée à en affirmer l’existence dans l’émigration, s’inscrit dans la politique des fronts populaires et d’« union du peuple italien ». Attachée à l’italianité, se voulant unitaire et interclassiste, parfois agressivement apolitique, elle tient aussi un discours francophile, démocrate et moderniste, au prix de maintes contradictions. Entre ses propres satellites et son quotidien, elle offre de la sociabilité et une impression d’intégration dans la France du Front populaire, mais au moment où ce dernier décline. Elle rassemble plus d’adhérents que toute autre organisation italienne en exil, 40 000 selon elle, mais est confrontée aux difficultés générales de l’immigration, à une xénophobie croissante, aux tensions avec les militants communistes de base et avec les autres organisations proprement antifascistes. Elle se trouve enfin prise dans la marche à la seconde guerre mondiale, d’où des tensions de plus en plus fortes jusqu’au pacte germano-soviétique et à son éclatement final. Machine intégratrice, quasi-parti ou banc d’essai du « parti nouveau » de Togliatti après la Libération, l’UPI renvoie tout à la fois à l’histoire du PCI, de l’exil politique, de l’immigration en France, et des rapports entre Français et Italiens à la fin des années 1930.